Mexico / Au-dessus et en-dessous de la terre (3/5)

Mexico / Au-dessus et en-dessous de la terre (3/5)

par Métie Navajo -

Mexique-Mars-19- c -Nathalie-Huerta- 6 01

Mars 2019. Métie Navajo, autrice compagnon, mène un voyage au Mexique, à la rencontre d'artistes et d'auteurs mexicains dont l'oeuvre entre en résonnance avec son écriture et les thématiques qu'elle développe. Petites chroniques d'un voyage exploratoire, épisode 3...

3.Il faut peut-être raconter que nous arrivons au Mexique avec Nathalie Huerta directrice du théâtre Jean Vilar dans un moment compliqué
ce sera la formule consacrée par laquelle s'ouvre chacune de nos rencontres.
Un moment particulier, un moment difficile pour la culture
pour le Mexique
Un moment où après tant d'allégresse politique tant d'espoir – fondé ou pas, je ne me prononcerai pas mais n'en pensant pas moins – certains ne veulent pas encore se déclarer déçus,
s'avouer trahis...
Ce nouveau président élu parce qu'il est « de gauche » et pour sa campagne contre la corruption après des années où la terre mexicaine a bu tant de sang que les nappes phréatiques doivent être rouges – depuis longtemps Coca Cola pompe toute l'eau pour la revendre en bouteilles, et cette eau a un goût de sang (je ne peux pas décrire en quelques mots comment la corruption gangrène le Mexique, comment la corruption règne des plus petits aux géants dans un pays qui concentre capitalisme sauvage, autoritarisme politique, narcotrafic, dernières résistances indiennes)
Ce nouveau président prétend balayer l'ancien monde
avec un nouveau corps militaire s'il le faut.
Il faut lui laisser une chance (?)

Au-dessus de moi le ciel tremble et ce n'est pas la manifestation brutale de la guerre mondiale ce ne sont que les hélicoptères de milliardaires qui se posent au-dessus d'une haute tour du quartier de banques et d'hôtels où je me trouve,
me dit-on.

Il est difficile de penser qu'un Etat fondé sur cette corruption puisse l'éradiquer sans s'éradiquer lui-même.
Ce qui vaut ailleurs.

Les histoires politiques sont différentes
j'entends,
il est encore des pays où il faut s'émerveiller de l'arrivée d'une gauche au pouvoir.

Pourtant en bien des aspects les histoires du monde se ressemblent.
C'est bien pour cela qu'il faut en raconter d'autres.

[Avec le soutien de la Région Ile-de-France dans le cadre d'une résidence d'auteur]

 

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